Que retenir du 6ème colloque « Les Enjeux de l’Eau » organisé par l’UIE ?

par | 12 Oct 2017

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Que retenir du 6ème colloque « Les Enjeux de l’Eau » organisé par l’UIE ?

Organisée par l’Union des Industries et Entreprises de l’Eau et de l’Environnement (UIE), syndicat de spécialité de la FNTP, la 6ème édition du colloque annuel « Les Enjeux de l’Eau » s’est déroulée le 10 Octobre 2017 à Paris et portait cette année sur le patrimoine de l’eau.

A partir d’un état des lieux, des propositions concrètes ont servi de base d’échanges pour valoriser, entretenir et renouveler ce patrimoine, tout en arrivant à garantir un « juste prix de l’eau ».

Entretenir, valoriser et renouveler le patrimoine de l’eau : un impératif et une urgence en 2017 !

Au cours de la matinée, les intervenants : représentants des entreprises, associations professionnelles, élus et collectivités ont tous pu redire leur attachement au patrimoine de l’eau mais également le besoin urgent de l’entretenir et le renouveler afin de ne pas faire porter sur les générations futures un poids financier trop lourd.

Entretenir et valoriser le patrimoine de l’eau, c’est possible, comme en a témoigné André Santini, président du SEDIF, qui a mis en place des plans d’investissements pluriannuels (le XVème couvre la période 2016-2021) du réseau et des usines, atteignant ainsi un taux de renouvellement des réseaux de 1.4%, deux fois supérieur à la moyenne nationale.

« Pour bien investir, il faut connaitre son patrimoine et sa caractérisation (matières, années de pose…) » a ajouté Marc Harrison, chargé de mission politique patrimoniale d’Eau de Paris. Il faut « trouver le juste équilibre entre les besoins financiers nécessaires à une gestion patrimoniale adaptée aux objectifs de performance du service et le prix de l’eau ».

Un point de vue soutenu par Nicolas Portier, délégué général de l’Assemblée des Communautés de France (AdCF) : « avec la baisse de 2 milliards d’euros de la commande publique entre 2012 et 2016, on prend le risque de s’installer dans un sous-investissement structurel qui entraînera retards et pertes de valeur ».

De leurs côtés les entreprises appellent à « sortir de la logique du moins-disant pour adopter celle du mieux-disant », une idée avancée par François Dumez, vice-président d’ITEA (syndicat de l’UIE regroupant les fabricants de réseaux et branchements).

Idée largement reprise par l’ensemble des participants.

Financement, communication et solidarité : des idées prometteuses qui donnent de l’avenir à notre patrimoine de l’eau

A partir de la synthèse présentée par Maria Salvetti (économiste à l’IAE de Paris), l’UIE a émis des propositions pour trouver un équilibre entre un « juste prix de l’eau » et la préservation du patrimoine.

Vous trouverez ces propositions en les téléchargeant ici. Les participants au colloque ont été invités à en discuter afin d’envisager les solutions possibles.

Bruno Cavagné, président de la FNTP, soutient ces propositions en souhaitant que : « l’Etat puisse convoquer rapidement des « Assises de l’eau » comme il l’a fait récemment pour la mobilité, afin d’adopter une approche globale qui ne se limite pas à la trésorerie des Agences de l’eau ».

Sophie Auconie, députée d’Indre-et-Loire, a insisté sur : « la nécessité de ne pas dégrader le patrimoine pour ne pas faire porter un poids financier trop important sur les générations futures ». Pour répondre à cette préoccupation, Sophie Auconie a attiré l’attention sur l’existence de fonds européens de type FEDER, insuffisamment utilisés en France.

David Colon, président de la Filière Française de l’Eau, association regroupant de nombreux acteurs de l’eau en France, a attiré l’attention sur la fracture sociale mais aussi territoriale entre ville et campagne, le monde rural représentant 40% du réseau d’eau mais 25% de la population. Il a ainsi introduit une proposition formulée par l’UIE : « mutualiser, au niveau national, un fonds d’aide au renouvellement dédié aux infrastructures de l’eau ».

Tristan Mathieu, délégué général de la FP2E, a remis le consommateur au coeur du débat en insistant sur la nécessité d’en faire un allié de la politique de l’eau en France.

En conclusion du colloque, Jean-Luc Ventura, président de l’UIE, s’est appuyé sur le rapport du CGEDD de 2016 « Eau potable et assainissement : à quel prix ? » pour rappeler que les investissements en renouvellement et entretien du patrimoine sont insuffisants depuis 20 ans.

Enfin, le président de l’UIE a déclaré : « La dépréciation des actifs nets est évaluée à 3 milliards d’euros par an. Ne baissez pas le prix de l’eau, car pour assurer le renouvellement des infrastructures il faudra l’augmenter et retrouver un équilibre qui devra être « décidé et assumé en responsabilité » par les dépositaires de ce patrimoine ».

7 points clés à retenir

  1. Réorienter les flux économiques vers le renouvellement patrimonial : 3 milliards d’euros /an
  2. Sanctuariser cette ressource par une adaptation de la comptabilité publique M49
  3. Mutualiser une partie de cette ressource pour éviter une nouvelle fracture rural/urbain
  4. Le maire : responsable du bilan comptable du patrimoine des infrastructures de l’eau
  5. Bonifier les primes & aides des agences de l’eau en fonction de la qualité de la gestion patrimoniale
  6. Créer une « banque de l’eau » pour financer les besoins en renouvellement
  7. Elaborer une stratégie nationale pour les services publics d’eau, d’assainissement et du pluvial durables et solidaires

Acteurs cités dans cet article

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