Le 10 octobre 2025, Premier Tech a réuni les acteurs de l’ANC à Saint-Malo. État des lieux de la filière, infiltration durable et innovation technique ont rythmé ce rendez-vous devenu incontournable pour les professionnels de l’assainissement non collectif.
La donnée, levier stratégique pour la gestion durable de l’eau
À l’heure où les enjeux climatiques et environnementaux se font de plus en plus pressants, tant à l’échelle des territoires que sur les scènes nationale et internationale, la donnée s’impose comme un outil stratégique pour comprendre, anticiper et agir, au service de la transition écologique.

Selon l’Union européenne, le volume mondial de données passera de 33 zettaoctets en 2018 à 175 zettaoctets en 2025, soit une augmentation de 530 %.
Dans le domaine de l’eau, cet essor ne se limite pas à une question technologique : il conditionne la qualité des décisions publiques, l’efficacité des politiques environnementales et la transparence vis-à-vis des citoyens. Mais cette puissance d’analyse ne peut se déployer que si les données sont fiables, exhaustives, interopérables et librement accessibles.
Un cadre national pour structurer la donnée sur l’eau
La gestion de l’eau repose sur une collecte rigoureuse d’informations : mesures in situ, observations satellitaires, analyses en laboratoire… Mais sans cadre commun, ces données risquent de perdre en cohérence et en fiabilité.
À titre d’exemple, deux méthodes d’analyse en laboratoire peuvent produire des résultats divergents pour une même substance. Ce type d’incohérence montre combien un référentiel commun est essentiel.
C’est tout l’enjeu du Système d’Information sur l’Eau (SIE), dispositif national piloté par l’État en France, pour le partage et la mise à disposition des données sur l’eau du secteur public.
Le SIE regroupe l’ensemble des outils, acteurs et méthodes dédiés à la donnée sur l’eau. Il collecte, archive et diffuse des millions d’informations relatives à la ressource, aux milieux aquatiques et aux services publics d’eau et d’assainissement, en métropole comme en outre-mer, et garantit la qualité, la cohérence et l’interopérabilité des données produites.
Elles sont donc accessibles à l’ensemble des acteurs : institutions, collectivités, gestionnaires de services, chercheurs, industriels.
Le rôle central du SANDRE
Au cœur du SIE se trouve le SANDRE (Service d’Administration Nationale des Données et Référentiels sur l’Eau).
Sa mission : définir et mettre à disposition un référentiel national des données sur l’eau, garantissant leur standardisation, leur qualité et leur interopérabilité.
Le SANDRE est piloté par l’Office Français de la Biodiversité (OFB) avec l’appui du secrétariat technique du SANDRE qui est assuré depuis son origine par l’Office International de l’Eau (OiEau). Ce dernier anime les groupes d’experts, élabore les référentiels et s’occupe de leur mise à disposition auprès des utilisateurs du SIE.
Le SANDRE joue un rôle déterminant en assurant une circulation fluide des données et en renforçant leur valeur opérationnelle. La mise en cohérence de millions de données issues de sources diverses représente donc un défi majeur. La standardisation opérée par le SANDRE permet d’éviter la dispersion, mais l’interopérabilité doit être constamment renforcée.
L’enjeu mondial de la gouvernance des données
La structuration et le partage de la donnée sur l’eau ne constituent pas un enjeu uniquement national. Partout dans le monde, la qualité et l’accessibilité des données conditionnent la mise en œuvre de politiques publiques efficaces face aux défis du changement climatique, de la pollution ou de la raréfaction de la ressource.
A l’échelle européenne, la Directive-cadre sur l’eau impose aux États membres de garantir une bonne qualité écologique et chimique des masses d’eau. Cette obligation implique des suivis rigoureux et comparables, rendus possibles grâce à des référentiels communs.
De même, les Objectifs de développement durable des Nations unies, notamment l’ODD 6 sur l’eau et l’assainissement, soulignent la nécessité de disposer d’indicateurs fiables et partagés pour suivre les progrès accomplis.
La donnée sur l’eau n’est plus un simple outil technique : elle devient un bien commun stratégique. Dans un monde confronté au changement climatique et à la raréfaction des ressources, sa fiabilité et son partage conditionnent la capacité des pays à anticiper, à protéger et à innover. Le défi n’est donc pas seulement de produire toujours plus d’informations, mais de les transformer en leviers concrets pour des décisions plus efficaces et une transition écologique réellement durable.
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