Les défis de la gestion des infrastructures d’eau et d’assainissement dans les zones urbaines françaises

par | 16 Juin 2025

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Les défis de la gestion des infrastructures d’eau et d’assainissement dans les zones urbaines françaises

Avec plus de 79% de sa population concentrée en zones urbaines*, la France fait face à des défis majeurs pour maintenir la qualité de ses infrastructures d’eau et d’assainissement. Malgré des taux de desserte élevés (99,3% pour l’eau potable, 86% pour l’assainissement), les métropoles françaises doivent aujourd’hui gérer simultanément la métropolisation accélérée, le vieillissement d’infrastructures et les contraintes budgétaires des collectivités locales.

A l’heure où la législation et le changement climatique redéfinissent les approches de gestion urbaine de l’eau, comment maintenir un service de qualité ?

Découvrez l'article sur Les défis de l’eau et de l’assainissement en zones urbaines françaises de la société PRAXEDO.

La pression démographique et l’urbanisation galopante : un défi de capacité

Augmentation de la demande en eau potable

La métropolisation française crée une tension permanente entre l’offre et la demande en eau potable. L’Île-de-France illustre cette problématique : malgré les ressources de la Seine, de la Marne et de l’Oise, complétées par des transferts depuis la Loire et l’Yonne, la région doit constamment optimiser sa gestion pour ses 12 millions d’habitants. Cette saturation des ressources locales contraint les collectivités à explorer des solutions plus coûteuses comme les interconnexions entre réseaux.

Par ailleurs, l’extension des réseaux devient impérative pour accompagner l’étalement urbain périurbain. Cette expansion génère des coûts considérables – 150 000 euros par kilomètre selon la FP2E (chiffre 2010) – et pose des défis techniques pour maintenir une pression suffisante dans l’ensemble du réseau étendu.

Surcharge des systèmes d’assainissement

Les stations d’épuration françaises, dimensionnées selon les projections démographiques des années 1970-1990, se trouvent régulièrement en situation de dépassement de leurs capacités nominales.

Chaque jour, la SIAPP traite près de 2,5 millions de mètres cubes d’eau usées dans ces 6 stations d’Ile-de-France, soit le double des volumes initialement prévus. Cette surcharge chronique compromet l’efficacité des traitements et peut conduire à des rejets d’eaux insuffisamment épurées dans la Seine, avec des conséquences sur la qualité du milieu récepteur et le respect des objectifs de bon état écologique imposés par la directive-cadre sur l’eau.

L’augmentation constante des volumes d’eaux usées à collecter et traiter résulte non seulement de la croissance démographique, mais aussi de l’évolution des modes de vie urbains français (multiplication des équipements sanitaires dans les logements, développement des activités tertiaires, essor de la restauration urbaine). Les réseaux unitaires, caractéristiques des centres-villes français historiques, peinent particulièrement à gérer ces volumes croissants combinés aux eaux pluviales ce qui accroît considérablement les risques de débordements d’égouts.

Le vieillissement des infrastructures et le sous-investissement chronique

Le patrimoine français des réseaux d’eau présente un âge moyen de 45 ans avec des pointes à 60-70 ans dans les centres-villes historiques, avec des disparités territoriales importantes. Cette dégradation se traduit par 1 milliard de mètres cubes d’eau potable perdus annuellement – l’équivalent de la consommation de 18 millions d’habitants.

Les réseaux d’assainissement, souvent plus anciens, souffrent de pathologies similaires…

De plus, l’Astee (Association scientifique et technique pour l’eau et l’environnement) estime les besoins d’investissement annuels à 7 milliards d’euros pour maintenir le patrimoine existant, contre seulement 4,5 milliards d’euros investis actuellement.

Les conséquences de ce sous-investissement se manifestent par une dégradation progressive de la qualité du service, des coupures d’eau récurrentes liées à des défaillances d’infrastructure et des interruptions de service non programmées en augmentation, traduisant la fragilisation progressive des réseaux vieillissants.

La combinaison du vieillissement des infrastructures et du sous-investissement compromet gravement la performance globale des systèmes d’eau français. La résilience des systèmes français face aux événements climatiques extrêmes se trouve affaiblie et les canicules ont révélé la vulnérabilité de certains réseaux aux variations de température, avec des ruptures de canalisations en fonte grise dans plusieurs agglomérations. Les épisodes de gel de l’hiver 2021 ont également mis en évidence la fragilité des installations mal protégées ou vieillissantes.

L’impact du changement climatique sur les ressources en eau françaises nécessite donc des adaptations majeures des systèmes d’approvisionnement. Les infrastructures vieillissantes, moins flexibles et moins efficientes, limitent les capacités d’adaptation des collectivités face à ces nouveaux défis climatiques.

Les défis techniques et technologiques

Complexité de la gestion des réseaux étendus et interconnectés

La gestion des réseaux français d’eau et d’assainissement nécessite une approche systémique face à leur complexité croissante, particulièrement dans les métropoles où les compétences sont désormais intercommunales.

L’optimisation hydraulique de ces réseaux complexes nécessite des outils de modélisation sophistiqués et des systèmes de pilotage informatisés. Ces outils permettent de gérer la pression dans les réseaux de distribution, d’équilibrer les débits entre les différentes zones d’alimentation et de prévenir les dysfonctionnements, contribuant ainsi à l’amélioration des rendements de réseau.

L’interconnexion croissante des réseaux métropolitains, indispensables pour assurer la sécurité d’approvisionnement, nécessite des protocoles de gestion coordonnée et des systèmes d’information compatibles entre les différents gestionnaires.

Nécessité d’adopter des technologies innovantes

La France développe quatre axes technologiques majeurs pour moderniser sa gestion de l’eau. Les réseaux intelligents permettent de détecter les fuites en 2 heures au lieu de 15 jours grâce à l’intelligence artificielle.

Parallèlement, la réutilisation des eaux usées se concrétise avec des installations comme l’usine de Jourdain à Toulouse qui a pour objectif de produire 50 000 m3 / jour d’eau potable. Cette filière pourrait couvrir 1% des besoins nationaux d’ici 2030.

Enfin, les solutions de gestion des eaux pluviales se généralisent dans l’urbanisme avec les toitures végétalisées, jardins de pluie et revêtements perméables, soutenus par la réglementation et illustrés dans des projets comme Clichy-Batignolles.

Solutions de gestion des interventions (FSM)

La digitalisation de la maintenance des réseaux d’eau et d’assainissement français bénéficie du développement de solutions de gestion d’interventions dite FSM (Field Service Management), adaptées aux spécificités métiers du secteur. C’est le cas de Praxedo.

En effet, pour faire face à l’ensemble des enjeux énoncés, fournir une prestation de maintenance et de dépannage efficace et fiable s’avère également crucial. Pour les professionnels, disposer d’un module de planification avancée permet de piloter l’ensemble des ressources nécessaires aux interventions planifiées ou d’urgence, en temps réel : techniciens, compétences, matériels, véhicules… Mais les avantages ne s’arrêtent pas là :

  • optimisation continue et automatisée des tournées d’interventions,
  • optimisation des trajets,
  • outils de collaboration, tels que la visio-assistance,
  • historiques d’interventions et comptes-rendus digitalisés,
  •  etc…

Le tout enrichie en IA pour contribuer à une prise de décision rapide et éclairée ! Les outils innovent en continu pour proposer des solutions toujours plus performantes au service de l’activité opérationnelle.

La gestion des infrastructures d’eau dans les métropoles françaises nécessite une transformation urgente face au vieillissement du patrimoine.

L’avenir repose sur la convergence entre innovation technologique, optimisation financière et engagement citoyen. Les solutions numériques, la réutilisation des eaux usées et les infrastructures vertes offrent des perspectives prometteuses.

Acteurs cités dans cet article

PRAXEDO

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