Ce qu’il faut retenir de la #LMDE 6 : Quel choix de matériaux pour les réseaux et ouvrages Eau et Assainissement ?

par | 31 Mar 2022

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Ce qu’il faut retenir de la #LMDE 6 : Quel choix de matériaux pour les réseaux et ouvrages Eau et Assainissement ?

Que fait-on pour les générations futures, avec quelle intensité renouveler les réseaux, quelles canalisations renouveler en priorité ?

C’est sur ces enjeux forts que la sixième Matinale de l’Eau s’est ouverte le 22 mars 2022, décrétée journée mondiale de l’eau par l’ONU.

Retour sur cette matinée consacrée à connaître les différents matériaux utilisables pour les réseaux d’eau et d’assainissement tout en sachant les critères à analyser pour faire un choix cohérent avec ses objectifs et adapté à son territoire.

 

LMDE 6 - Quel choix de matériaux pour les réseaux et ouvrages Eau et Assainissement

Retour sur la LMDE6 Monreseaudeau.fr.

Réseaux d’eau : au croisement de tous les enjeux de transition écologique

Ce sont Laurent DELCAYROU, chef de projet « Résilience des territoires » chez THE SHIFT PROJECT ainsi que Arnaud HETEAU, directeur des publications Monreseaudeau.fr qui ont lancé cette matinale de l’eau sur le sujet des enjeux du choix des matériaux.

Le patrimoine français comprend 996 000 km de réseau d’eau potable pour une valeur à neuf de 200 milliards d’euros et 392 000 km de réseaux d’assainissement pour une valeur à neuf de 192 milliards d’euros.

Ce budget est égal à 1,6 fois les recettes annuelles du budget de l’État. Dans ce patrimoine, plus de la moitié sont des canalisations qui sont enterrées depuis de longues périodes. La plupart des réseaux d’eau potable ont été installés entre les années 1960 et 1980. Ils ont donc plus de 45 ans et sont vieillissants.

Un sondage auprès des participants à la matinale du 22 mars a révélé que le premier critère pour le choix des matériaux était la durabilité, montrant l’importance de choisir des matériaux de qualité afin qu’ils puissent durer dans le temps.

Ce sondage nous a également permis de constater, que 62,1% de l’audience jugeait important d’utiliser le critère de l’empreinte carbone dans le choix des matériaux.

Pour finir, au niveau des contraintes en termes de choix des matériaux : c’est le manque de moyens techniques qui apparaît en premier, suivi par les ressources budgétaires, égalant avec les critères politiques : habitudes, usages et impositions.

Les enjeux majeurs des décennies à venir sont donc de répondre aux questions suivantes : que faire pour les futures générations ? Comment et quand renouveler nos réseaux ? Comment les prioriser ?

Bien évidemment, le tout dans un contexte de changement climatique, comme l’a mentionné Arnaud HETEAU, chaque année dans le monde 400 milliards de m3 d’eau sont transportés, engendrant 110 millions de tonnes de Co2. Il est important de rappeler qu’il y a 50% de fuites en moyenne dans le monde et 20% de fuites en France.

Les réseaux et ouvrages d’eau et assainissement évoluent, et il est essentiel de prendre en compte la diversité des environnements sur lesquels ils ont été posés.

Pour Laurent DELCAYROU, les réseaux d’eau, sont au croisement de tous les enjeux de résilience des territoires et d’adaptation au changement climatique et de transition écologique.

Le changement climatique est un aspect très important pour les réseaux d’eau. Il faut prendre en compte l’ampleur des enjeux et des questionnements auxquels les métiers de l’industrie de l’eau doivent faire face au moment de renouveler les réseaux d’eaux.

Laurent DELCAYROU nous a présenté l’ouvrage « Vers la résilience des territoires » qui fait appel à la capacité à surmonter les épreuves en préservant les besoins essentiels des populations.

Un manuel à destination des acteurs territoriaux pour comprendre les enjeux, amorcer des dynamiques et des actions cohérentes et ainsi faire évoluer les postures.

Atelier 1 sous le parrainage de Plasson | Elydan : Le choix du PE pour les réseaux AEP

Dans un premier temps, c’est Eric SAVIGON, vice-président de Bièvre Isère Communauté regroupant 50 communes qui est intervenu dans le premier atelier pour nous parler de cette problématique et des raisons pour laquelle ils ont choisi le PEHD pour une grande partie de leur 1263kms de réseau.

Il a notamment souligné la facilité d’emploi et de mise en œuvre du PEHD, en s’appuyant sur l’exemple concret d’un chantier, mené avec rapidité et efficacité par enfouissement de la canalisation à l’aide d’une trancheuse.

En effet, Marc PALOMARES, directeur Technique et Innovation chez Elydan, nous parle des points différenciants du PEHD, une solution plébiscitée et durable pour améliorer la performance des réseaux.

Il est important de savoir que le polyéthylène est le premier matériau pour la distribution du gaz, et, prend une part de plus en plus importante sur l’adduction d’eau potable.

La clef du succès de cette solution durable semble être son innovation permanente. Un PE100 ou PE100RC est un PEHD qui a des caractéristiques mécaniques maîtrisées afin d’assurer la fiabilité de la canalisation sur le long terme et notamment sa durée de vie (100 ans).

Dans ce contexte environnemental instable, il semble évident de souligner son impact environnemental réduit durant tout son cycle de vie de la fabrication à son obsolescence puisqu’il est 100% recyclable.

Au tour de Corinne COLLAS, directrice du Développement – Cheffe de marché AEP chez Plasson qui vient compléter la liste des points différenciants du PEHD.

L’aptitude à la soudure des tubes confère au système de canalisations les avantages d’un réseau continu. La soudure assure en effet une étanchéité totale sur la durée de vie du réseau et permet la construction d’ouvrages homogènes plus durables.

En plus des raccords de formes classiques, le PE autorise la fabrication d’angles particuliers et propose d’autres méthodes pour optimiser les liaisons.

Atelier 2 sous le parrainage de CERIB : Le choix du béton préfabriqué pour des réseaux durables

Le renouvellement des réseaux d’assainissement représente un enjeu majeur puisque celui-ci est égal à 297.000 km de canalisations en réseaux séparatifs.

Constituant un investissement de renouvellement annuel effectifs de 400 millions d’euros.

C’est avec ces constats que Thibaut LE DOEUFF, ingénieur Génie Civil chez CERIB, aborde la problématique du choix du béton préfabriqué pour des réseaux durables.

En effet, pour les produits en béton, on constate une durée de vie supérieure à 100 ans, le retour d’expérience permet de répondre au mieux à l’objectif d’investissement actuel.

Les acteurs disposent d’outils spécifiques pour garantir la qualité des composants, la certification NF qui a pour objet de démontrer l’aptitude à l’emploi des produits par la vérification par un organisme notifié.

Pour la qualité de conception, un outil important pour le dimensionnement des réseaux d’assainissement : le logiciel ODUC+ proposé gratuitement sur le site CERIB. Il permet d’accéder à 5 portes d’entrées :

        • je collecte
        • je transporte
        • j’utilise
        • je respecte l’environnement
        • je chiffre

Ensuite, pour la mise en œuvre qui est de la responsabilité de l’entreprise, des outils sont disponibles pour accompagner les acteurs : le Fascicule 70 ainsi qu’un carnet de chantier DP88.

Dernier point, très important, qui se trouve être la qualité de la réception réalisée par un organisme de contrôle qui s’appuie sur les documents suivants : le Fascicule 70, sur des guides ainsi que des normes de référence.

Divers essais sont effectués préalablement à la réception, à savoir : le contrôle de compactage, l’inspection visuelle ou télévisuelle ainsi qu’un contrôle d’étanchéité.

Plénière de clôture en présence de Est Ensemble et CSTB

Cette matinale s’est conclue par un échange entre Christelle JULLIEN, Directrice Eau & Assainissement chez Est Ensemble, Maxime ROGER, directeur Eau chez CSTB et Arnaud HETEAU, Directeur de Publications de Monreseaudeau.fr.

La conclusion à l’issue de cette matinale démontre qu’effectivement le manque de moyens techniques, le manque d’information et le non-partage des retours d’expérience sont des sujets préoccupants.

En sachant qu’il faudrait au minimum 172 ans pour renouveler le parc national des réseaux d’eau, il y a donc une nécessité du choix de la durabilité des ouvrages. La question qui se pose aujourd’hui se concentre sur quoi faire et comment le faire.

En effet, pour des réseaux d’eau ou d’assainissement de qualité, il est essentiel de respecter les règles de la construction (Fascicules, DTU, Avis Techniques/DTA).

De plus, il est nécessaire de s’assurer que les produits sont qualitatifs en choisissant des produits certifiés, ce qui garantit une facilitation de suivi de celui-ci de la construction à la mise en œuvre.

Cependant, attention à ne pas confondre normes et marques de qualité.

Christelle JULLIEN, explique la mise en place au sein d’Est Ensemble, un budget vert, s’appliquant à tous les services, permettant de savoir comment chaque politique, chaque projet va répondre à un besoin précis, tout en prenant en considération les enjeux environnementaux auxquels nous sommes confrontés.

Maxime ROGER conclura en posant la question suivante : nos référentiels sont-ils adaptés à une forme de résilience face au dérèglement climatique ?

Il est urgent de prendre en considération les enjeux environnementaux actuels et ceux de demain dans nos choix de matériaux pour les réseaux et ouvrages Eau et Assainissement.

Acteurs cités dans cet article

THE SHIFT PROJECT

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PLASSON

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EST ENSEMBLE

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ELYDAN

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CSTB

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CERIB

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